WORKS

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Berenice

Monodrame for comédienne, wind trio (fl., htb., cl.) percussion and electronics.
Premiered on September 3rd 2014 by Caroline Imhof & Ensemble Intercontemporain @ Ircam Paris (FR)

Creation in Ircam, Paris

Prenant appui sur le drame éponyme de Jean Racine, l’œuvre met en scène l’errance de Bérénice, après les faits présentés dans la pièce. Sur son chemin, la reine se rejoue sa propre tragédie, se remémorant les propos des différents protagonistes, passant d’un personnage à l’autre, tantôt tremblant dans la peau d’Antiochus, tantôt prise par ses propres sentiments, mais toujours dans l’attente de Titus, qui a été voulu muet, retranché dans sa lâcheté.
Bérénice est un travail à quatre mains, conçu conjointement par la comédienne et le compositeur lors de séances d’improvisation. Ce sont ces séances qui ont articulé le travail de composition: elles ont structuré les personnages et fait émerger les moments de tension. La notion de personnage, qui cristallise la dramaturgie, a nécessité d’adapter à chacun les techniques de composition. Pour Antiochus et Bérénice, d’une part, la partition se base sur l’analyse des enregistrements de voix effectués lors des séances d’improvisation à deux : analyse des phonèmes articulatoires pour Antiochus, et de la prosodie pour Bérénice. Dans les deux cas, la composition musicale consiste à fixer cette improvisation originelle dans la partition et à en donner un «témoignage» instrumental, une récurrence sonore, engageant la parole présente à se rappeler continuellement à elle-même.
D’autre part, pour les passages mettant en scène Titus, personnage emprisonné dans ses obligations politiques, le processus est inversé. Titus ne s’exprime jamais directement, quelqu’un ou quelque chose le fait à sa place. Cette fois, la structure de la musique est déterminée en amont, de manière plus rigide, et la partition vocale imaginée après coup. De fait, un couple se crée: Bérénice et Antiochus. Des registres instrumentaux précis leur sont alloués et les traitements électroniques, majoritairement en temps réel, renvoient à leurs angoisses respectives.
La voix de Titus, quant à elle, demeure un mystère. Aucun élément musical ne lui fait directement référence, et les traitements électroniques, cette fois largement différés, servent plutôt à dépeindre un contexte qu’à exprimer les sentiments du personnage. La langue de Racine, puissante et contraignante a finalement été rapidement source de libération. L’écriture vocale, à mi-chemin entre parole et chant, a elle aussi été fixée. Les intentions et les techniques en germe dans les séances d’improvisation ont été retravaillées par le compositeur, recomposées et fixées dans une «partition-théâtre» de manière à pouvoir les retrouver. Le tout en laissant une importante marge d’interprétation à la comédienne afin de créer les conditions d’une éventuelle rencontre avec Bérénice.

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